Pourquoi ses parties génitales posent un (gros) problème ?

26/09/2024
Pourquoi ses parties génitales posent un (gros) problème ?
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Cher ami,

Regardez ce rat :

La taille de ses parties génitales est évidemment totalement absurde.

C’est normal, c’est ce qu’il se passe lorsque vous demandez à une intelligence artificielle de concevoir une image pour vous.

Cela serait amusant si on ne retrouvait pas cette image étrange dans une étude scientifique “sérieuse” publiée par l’éditeur Frontiers il y a quelques jours[1].

Cela a (heureusement) provoqué un tollé et l’article a été retiré après sa publication.

Mais cela révèle de profondes failles dans le système de production du savoir…

Savoir scientifique sur lequel se fondent les enseignements dans nos écoles et université, et parfois même des décisions politiques de la plus haute importance (cf. l’hydroxychloroquine pendant le Covid-19).

 

Comment le savoir scientifique est-il produit ?

Pour être “valide”, une étude scientifique doit être publiée dans une revue scientifique après avoir été vérifiée par des “pairs”.

C’est le gage de la qualité du savoir qui est ensuite mis à notre disposition et qui servira dans toutes sortes de circonstances : pour faire de nouvelles recherches, prendre des décisions pour notre santé, etc…

Les “pairs”, ce sont des experts du domaine dont il est question, chargés de vérifier la validité, la rigueur méthodologique et l’importance des résultats.

Si l’article passe cette étape avec succès, il est publié et considéré comme “fiable”.

Mais voilà le gros problème…

 

Les éditeurs scientifiques sont des machines à “cash”

La plupart des éditeurs scientifiques sont en réalité de grandes entreprises privées.

Et comme les auteurs payent — dans le cas de Frontiers entre 490 et 3 500 $ par article [2] — pour être publiés…

Plus ces éditeurs publient d’articles, plus ils font rentrer de l’argent dans leur caisse.

C’est aussi simple que cela.

Ces éditeurs ont donc tout intérêt à publier un maximum d’articles pour voir leur chiffre d’affaires augmenter.

Les fameux “pairs” chargés de vérifier la qualité des articles sont donc devenus les petites mains d’un vaste système commercial où le savoir est réduit à l’état de marchandise.

Souvent ce sont des étudiants ou des scientifiques qui ne sont pas de véritables experts du domaine…

Et qui sont chargés de vérifier un nombre faramineux d’études chaque semaine.

En gros… Il n’y a pas de quoi s’étonner que de telles erreurs soient commises.

 

Tous les domaines sont touchés

On pourrait alors penser que le service public (CNRS, publications universitaires), puisqu’échappant à ces pressions financières, serait exempt de ce type d’erreur.

Ou qu’il y aurait moins de risques dans des domaines moins “importants”, comme la sociologie ou l’Histoire…

Malheureusement ce n’est pas le cas.

Non seulement parce que les éditeurs publics sont aussi soumis à la pression du chiffre (“si vous ne publiez pas x études par mois, nous coupons vos subventions !”)…

Mais aussi pour des raisons idéologiques.

Aux États-Unis, L’« affaire Sokal Squared » l’a bien montré [3].

En 2017-2018 trois chercheurs ont soumis une série de 20 articles parodiques et absurdes à des revues académiques dans des disciplines telles que les études de genre, les études culturelles et la

théorie critique.

Leur objectif était de démontrer que ces revues manquaient de rigueur et qu’elles publiaient volontiers des études tant que les résultats allaient dans leur sens sur le plan idéologique.

Certaines revues réputées dans ces domaines, comme Gender, Place & Culture, ont publié ces articles absurdes, comme celui affirmant que les parcs pour chiens perpétuent une “culture du viol”.

Un autre texte réécrivait des passages de Mein Kampf, en remplaçant certains termes par des concepts inclusifs en vogue.

Sur les 20 articles soumis, 7 ont été acceptés et 4 d’entre eux publiés, avant que la supercherie ne soit révélée.

 

Alors à qui peut-on faire confiance ?

Dans ce contexte, il devient difficile de croire les productions scientifiques…

En ce qui me concerne, je n’ai pas les connaissances qui me permettent de juger en détail les publications que je lis tous les jours.

Alors voilà ce que je fais et que je vous conseille de faire pour vous assurer qu’une étude dont vous entendez parler ne dit pas absolument n’importe quoi :

1- Consultez plusieurs sources : ne vous fiez pas à une seule étude, mais comparez les résultats avec d’autres recherches.
2- Privilégier les méta-analyses : elles compilent plusieurs études et offrent une vision plus complète.
3- Restez critique : interrogez la méthodologie, l’indépendance des auteurs, et cherchez les conflits d’intérêts.
4- Suivez les corrections et rétractations : des études peuvent être retirées, soyez attentif aux mises à jour (grâce à ce site par exemple : https://retractionwatch.com/).

Cela permet déjà de faire le tri… !

Je serais curieux de connaître votre avis sur la question — et peut-être aussi vos suggestions !

Il est en tout cas certain que le système de publication scientifique, qu’il soit privé ou public, n’est pas exempt de biais et d’erreurs.

Les intérêts financiers ou idéologiques peuvent parfois primer sur la rigueur.

Cependant, cela ne signifie pas qu’il faille rejeter la science dans son ensemble, mais plutôt rester vigilant et critique, et défendre un système de production de la connaissance plus juste et moins

intéressé !

Sincèrement,

—————————-

Sources :

[1] https://www.swissinfo.ch/fre/science/l%C3%A9diteur-suisse-frontiers-sous-pression-apr%C3%A8s-un-fiasco-d%C3%BB-%C3%A0-lia/74101417
[2] https://www.frontiersin.org/about/fee-policy
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Canular_Sokal_au_carr%C3%A9

 

 

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Guy Delsupexhe
Guy Delsupexhe
15 jours plus tôt

En 1973, quand j’étais à l’université, j’ai eu un prof de physique qui nous mettait un dix si on lui apportait un article sérieux qui n’était pas conforme à ce qu’il nous enseignait. Je ne l’ai jamais oublié et depuis, j’ai toujours été très critique vis à vis de ce qui était écrit dans les revues scientifiques. Je n’ai d’ailleurs pas voulu me faire vacciner contre le Covid pour cette raison. Et je pense que pour l’I.A, ce sera la même chose. J’ai aussi lu un livre sur la manipulation ordinaire qui m’a conforté dans mon idée. Comment faire passer… Lire la suite »

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