Êtes-vous sûr de vouloir devenir milliardaire ?

12/07/2014
Êtes-vous sûr de vouloir devenir milliardaire ?
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Avez-vous déjà vu une photo d’Art De Vany, le père du mode de vie paléo ? À près de 80 ans, il est plus beau, musclé, bronzé, rayonnant et en meilleure santé que la plupart des hommes de 40 ans.

Le mode de vie paléo est ce mouvement, né aux Etats-Unis, de personnes qui cherchent à mener un style de vie aussi proche que possible de celui de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Les chasseurs-cueilleurs vivaient à l’époque paléolithique, avant l’invention de l’agriculture, il y a 10 000 ans, d’où le nom « mode de vie paléo ».

Il faut comparer Art De Vany au physique décati de tant de nos milliardaires, célébrités et dirigeants politiques lorsqu’ils atteignent le même âge.

Chaque fois que j’y pense, je m’aperçois que ceux qui ont les moyens de recevoir le plus de soins médicaux, qui mangent les nourritures les plus chères et fréquentent les lieux les plus confortables, échouent lamentablement à atteindre le bonheur qui semble si naturel, simple et peu coûteux à Art De Vany.

Si la vraie richesse consiste à dormir sans inquiétude, avoir les idées claires, un bon appétit, pas de sentiment de haine ni d’envie, rire souvent et de bon cœur, prendre des repas en bonne compagnie, effectuer du travail physique en plein air (ou des loisirs sains), des bains de mer, avoir une bonne digestion, pas de réunions, et régulièrement de bonnes surprises, alors mieux vaut ne pas être milliardaire.

Très franchement, ce que notre civilisation offre de mieux à ceux qui ont les plus gros moyens financiers, ne vaut pas le coup par rapport à ce que presque n’importe qui peut s’offrir, avec un peu d’imagination.

Qu’est-ce que le mode de vie paléo ?

Le mode de vie paléo, donc, est celui de nos ancêtres avant l’invention de l’agriculture. Il consistait en de longues marches pour migrer, chercher de la nourriture, d’éprouvantes chasses où il fallait courage, endurance, force et adresse, suivies de festins quand on attrapait des proies, et de pêche.

L’homme du Paléolithique vivait au grand air et mangeait beaucoup de viande, de poisson et de crustacés. Les protéines représentaient jusqu’à 34 % de son régime, contre 12 % aujourd’hui. Il se nourrissait bien sûr aussi de végétaux, de fruits, de noix (et amandes, etc.), mais pas de lait, de céréales ni de sucre. Les fruits qu’il cueillait étaient riches en vitamines, nutriments, mais pauvres en sucre.

Depuis plus ou moins 2,5 millions d’années jusque voilà 10 000 ans, 84 000 générations d’êtres humains se sont succédé et ont vécu de cette façon !!

Vos muscles, votre squelette, vos organes, et bien sûr votre cerveau, ont évolué au cours des millénaires pour correspondre aux besoins de ces hommes-là, pas au mode de vie que nous menons depuis 10 000 ans.

10 000 ans, c’est bien trop court pour que l’espèce ait eu le temps de s’adapter à l’agriculture, l’élevage, et tous les changements matériels qui les ont suivis. 10 000 ans ne représentent que 350 générations. Sur le plan de l’évolution, c’est très peu.

De plus, nous avons encore connu une révolution industrielle il y a 7 générations. Cette fois, c’est notre façon d’utiliser notre corps dans la vie de tous les jours qui a été bouleversée drastiquement : plus de longues marches, grâce au train, beaucoup moins de travail manuel, moins de vie à l’extérieur et donc de soleil, grâce aux machines, confort intérieur toujours croissant (chauffage, ascenseurs, climatisation, eau courante, eau chaude, électricité…).

Puis, il y a une génération, nous avons connu la révolution digitale qui a profondément changé notre façon de communiquer avec les autres et notre environnement social.

Pas étonnant que l’être humain se sente déboussolé et en attrape toutes sortes de maladies physiques et mentales, difficiles à guérir.

Longtemps, ces progrès nous ont semblé formidables. Nous nous souvenions combien la vie était dure à l’époque où nous n’avions pas le confort moderne. Mais des recherches récentes (biologiques, historiques et anthropologiques) ont aussi révélé que les chasseurs-cueilleurs de la période paléolithique étaient généralement en meilleure santé, en meilleure condition physique et étaient rarement touchées par les maladies qui sont les principales causes de décès aujourd’hui (maladies cardiaques, cancers, diabète, dépression conduisant au suicide).

D’où l’idée de revenir, autant que la vie moderne le permet, à un mode de vie proche de celui des hommes du Paléolithique.

Le mythe de l’espérance de vie qui progresse

On vous explique toujours que l’espérance de vie n’était autrefois que de 30 ans.

Mais c’est une moyenne qui n’a pas de sens car elle inclut le décès en bas âge d’un très grand nombre d’enfants, un phénomène qui dura jusqu’à la Première Guerre mondiale.

L’espérance de vie des personnes ayant atteint l’âge de 20 ans n’est pas si spectaculairement plus grande aujourd’hui. Et la différence s’explique essentiellement par le risque plus élevé qu’avaient nos ancêtres de mourir de mort violente (accident, guerre).

Même au XXIe siècle, on surestime toujours les progrès de l’espérance de vie.

Le Pr Richard Lewontin, de Harvard, estime que ces cinquante dernières années, les personnes qui ont atteint l’âge de 60 ans n’ont gagné que 4 mois d’espérance de vie supplémentaires, malgré l’envol des dépenses de santé et tous les progrès techniques et médicaux.

Selon les données du Center for Disease Control (CDC) américain, une personne de 20 ans avait une espérance de vie moyenne de 62,79 ans en 1900-1902. En 2002, l’espérance de vie d’un jeune de 20 ans était de 78,2 ans. Cela fait 15 ans de plus en un siècle, mais ce n’est pas impressionnant. Car l’essentiel du progrès est à attribuer à l’hygiène, l’eau courante, de meilleures normes de sécurité, une moindre criminalité. Très peu aux progrès de la médecine, y compris le plus spectaculaire de tous : la découverte des antibiotiques dans les années 40.

De plus, cette fantastique espérance de vie que l’on promet à nos jeunes actuellement (« À votre génération, vous serez tous centenaires ! ») met singulièrement de côté le risque, bien réel, que se produise entre temps une catastrophe nucléaire ou écologique globale qui cette fois réduira réellement la vie de toute la population du globe, adultes en bonne santé y compris, de plusieurs décennies.

Ce n’est pas parce que ça ne s’est pas produit jusqu’à présent que ça ne se produira jamais. Je considère pour ma part cette éventualité hautement probable, vu la folie des peuples, à commencer par les peuples européens et américains qui laissent leurs dirigeants politiques étendre si largement leurs pouvoirs et se doter d’armes si effrayantes, bien que tout dans leur comportement indique qu’ils ne méritent pas un centième de la confiance qu’on leur accorde.

N’oublions pas que les plans de la bombe nucléaire, mise au point par des savants allemands réfugiés aux Etats-Unis, et ceux des missiles intercontinentaux, mis au point par des savants allemands restés en Allemagne nazie, sont passés intégralement en moins de 5 ans entre les mains des pires ennemis des Etats-Unis et de l’Allemagne, les dirigeants soviétiques.

Les dirigeants américains les donnèrent ensuite, cette fois officiellement, à leurs amis dirigeant l’Angleterre puis, secrètement, aux dirigeants israéliens puis indiens. Pendant ce temps, les dirigeants russes les passaient aux dirigeants chinois. Les dirigeants chinois les passèrent aux dirigeants nord-Coréens, qui les vendirent aux dirigeants pakistanais, qui sont en train de les passer aux dirigeants iraniens. Ces mêmes dirigeants pakistanais se déclarent ouvertement prêts à vendre une bombe nucléaire à quiconque leur donnerait un petit milliard de dollars en échange, soit de l’argent de poche pour le premier terroriste saoudien venu. Qui peut croire que tous ces extravagants dictateurs, plus ou moins sains d’esprit, paranoïaques, intégristes, pour qui la vie des enfants de leur propre peuple ne pèse rien face à leur désir de laisser leur nom dans l’histoire, renonceront tous, éternellement, à commettre l’irréparable, ne serait-ce que pour le plaisir de provoquer un grand feu d’artifice avant de mourir ???

Et quand bien même cette catastrophe ne se produirait pas, n’est-il pas absurde de célébrer en permanence la prétendue hausse de l’espérance de vie, lorsqu’on constate la progression endémique de l’obésité (jusqu’à 50 % de la population adulte touchée aux Etats-Unis, en Chine, en Inde et dans les pays arabes), du diabète (40 à 50 % de la population de certains pays), de l’hypertension (90 % des adultes américains au cours de leur vie) dans les pays industrialisés, et tout autant dans les pays en voie de développement, et qui adoptent rapidement le mode de vie occidental ?

Cette hécatombe programmée doit mener à nous interroger aujourd’hui sur les choix urgents que nous devons faire pour sauver l’avenir de l’homme.

La sobriété heureuse

Pierre Rabhi parle de la nécessité absolue de rechercher la « sobriété heureuse ». La simplicité, dans l’alimentation comme dans le mode de vie ne permet pas seulement de faire des économies. Elle ne rend pas seulement en meilleure santé. Elle nous rend aussi plus authentiquement heureux.

Ce n’est pas franchement original car c’est exactement ce que disent la plupart des grands prophètes et philosophes depuis l’Antiquité (de Platon à Sénèque en passant par Moïse, le Christ, Saint-Augustin, Montaigne, etc.) : cessez d’imaginer que c’est en devenant milliardaire, ou célèbre, que vous serez heureux.

Quoi de plus simple aujourd’hui que d’ouvrir votre écran d’ordinateur pour voir, de près, les photos de tous les puissants de ce monde : ceux qui sont devenus riches, ou célèbres. Je ne parle pas bien sûr des photos officielles, retouchées, trafiquées. Je parle des photos réelles, prises de près et sans maquillage.

N’êtes-vous pas affligé de voir ce qu’est devenu Silvio Berlusconi ? Bertrand Delanoë ? Les Rolling Stones ? Madonna ? Catherine Deneuve ? Martine Aubry, Serge Dassault ou François Pinault ? La silhouette de François Hollande ou celle de François Bayrou ? Le visage tiré d’Alain Juppé ? Le teint gris de Jean-Luc Mélenchon ? Bernard Henri-Lévy et sa femme Arielle Dombasle ? Laurent Ruquier sans maquillage ?

Tous ces personnages, pour leur propre bien, leur propre bonheur (et le nôtre) ne devraient-ils d’urgence changer de vie ? Partir habiter dans une cabane, ou bord d’une rivière poissonneuse, dans une région ensoleillée, dormir à la dure, contempler les étoiles, cultiver un petit jardin, ou vivre dans une petite maison sur une plage en face de l’océan ? Cesser de boire, de sortir, de prendre l’avion, arrêter de lire les journaux et de se faire photographier par les paparazzis ?

On m’objectera que tous ne sont pas comme ça. Que Barack Obama est bel homme et qu’il y en a d’autres. Sans doute, mais combien d’entre eux vivent terrés derrière des barreaux et des vitres blindées dans des résidences fortifiées, dans la crainte d’un attentat, de perdre leur pouvoir, ou qu’on enlève leurs enfants contre rançon ? Imaginez tous les oligarques russes, les milliardaires chinois, les Brad Pitt et les barons de Wall Street ?

Sans compter que chacun d’eux provoque une empreinte carbone catastrophique pour leurs descendants (et les nôtres !). Savez-vous que lorsque François Hollande descend à Tulle en voiture pour voter au lieu de prendre son Falcon (jet privé), des patrouilles de gendarmerie sont mobilisées pour sécuriser tous les ponts et tous les embranchements de son itinéraire, et que des hélicoptères et avions de combat sillonnent le ciel en permanence entre les deux points pour s’assurer que personne n’attentera à sa vie ? Et que lorsque Barack Obama se rend à l’étranger, des porte-avions, des bombardiers et des centaines de voitures blindées l’accompagnent, transportés par avion ?

Ces absurdités nous sont présentées comme inévitables. Mais ça ne marchait pas comme ça il y a trente ans. Même pendant les heures sombres de l’Allemagne entre les deux guerres, vous pouviez croiser le soir le chancelier Stresemann prenant le frais Unter den Linden, les « Champs-Elysées » de Berlin. Aujourd’hui encore, le président de la Confédération Helvétique se promène en vélo dans les rues de Berne, la capitale de la Suisse.

La plupart des Suisses ignorent son nom, sans parler des étrangers. C’est un homme qui n’a pas beaucoup de pouvoir, qui n’est pas milliardaire. Personne ne lui donne de Prix Nobel de la Paix. Il ne fait même pas la couverture des journaux. Du coup les gens se moquent des Suisses.

Mais personnellement, je préfère mille fois sa vie. Et ça tombe bien, moi non plus, je n’ai pas beaucoup de pouvoir ni beaucoup d’argent. On ne me propose pas le prix Nobel et on ne parle pas de moi dans les journaux. Mais j’ai un vélo !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

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RD Thom
9 années plus tôt

J’ai lu cet article après avoir achevé la lecture d’un autre du Nouvel Observateur (n°2589), sur l’avocat-écrivain John Ray GRISHAM (300 millions de livres vendus). Je cite ses propos: « […] La culture est tellement gangrenée par le fric et le culte de la célébrité, c’est à vomir. Ne me regardez pas comme une célébrité, ne me dites pas que je suis très connu. Je ne veux pas l’entendre, je n’y crois pas – OK? J’ai fréquenté des gens vraiment très connus, et je peux vous dire que ce n’est pas beau à voir. Ils n’ont pas une vie normale.… Lire la suite »

MIREILLE
MIREILLE
9 années plus tôt

“N’êtes-vous pas affligé de voir ce qu’est devenu Silvio Berlusconi ? Bertrand Delanoë ? Les Rolling Stones ? Madonna ? Catherine Deneuve ? Martine Aubry, Serge Dassault ou François Pinault ? La silhouette de François Hollande ou celle de François Bayrou ? Le visage tiré d’Alain Juppé ? Le teint gris de Jean-Luc Mélenchon ? Bernard Henri-Lévy et sa femme Arielle Dombasle ? Laurent Ruquier sans maquillage ? Tous ces personnages, pour leur propre bien, leur propre bonheur (et le nôtre) ne devraient-ils d’urgence changer de vie ? Partir habiter dans une cabane, ou bord d’une rivière poissonneuse, dans une… Lire la suite »

Marie-Madeleine FIERENS
Marie-Madeleine FIERENS
9 années plus tôt

Merci pour votre lettre que je lis toujours avec intérêt. Les commentaires de vos lecteurs sont intéressants aussi. Mais ce n’est pas pour discuter du contenu de votre courrier que je vous écris, mais pour relever une faute de français – rare chez vous. On ne dit pas rouler en vélo, mais rouler à vélo. On monte à cheval, on roule à vélo, à moto, on circule à pied mais en roule en voiture, on voyage en train et en avion. Pourquoi ? Pour les premiers, on est ‘dessus’ tandis que pour les seconds on est ‘dedans’ (en). Sans rancune… Lire la suite »

JuliaCS
9 années plus tôt

Merci pour cette explication du mode de vie paléo. Nous serions tous bien plus heureux en consommant seulement ce dont nous avons besoin pour nous concentrer sur l’essentiel. 🙂

marie-angèle Lucchesi
marie-angèle Lucchesi
9 années plus tôt

Jean-Marc ,je t’adore! (“je dis tu à tous ceux que j’aime”). Merci pour ton engagement ,ta sincérité et ta clairvoyance. Quand je te lis ,je me dis que l’humanité est en marche et que le monde est sauvé. Que penses tu de Grigori Petrovitch Grabovoî ce scientifique russe hautement spirituel dont l’action est tournée vers la sauvegarde de la planète? Pour ma part, je pense que l’irrémédiable ne pourra plus se reproduire (les “fins” du monde sur la terre ont eu lieu plusieurs fois…) et que nous assistons au combat final contre les forces des ténèbres engendrés par nos pensées… Lire la suite »

Emeric
Emeric
9 années plus tôt

Prenez bien en compte qu’au paléolithique, les hommes étaient tous du groupe sanguin O. Le régime paléo (beaucoup de viande, de poisson et de crustacés) est en fait un régime typiquement adapté au groupe O. Le groupe A est apparu avec l’agriculture et le groupe AB vers 900 après JC, et ce sont des groupes sanguins qui ont besoin d’une alimentation à proportion de végétaux nettement plus forte. Par exemple, les A digèrent mal la viande rouge et la charcuterie car leurs sucs digestifs sont très différents des O. Le docteur d’Adamo est le spécialiste de l’alimentation selon le groupe… Lire la suite »

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