La curcumine est, parmi tous les nutriments, celui dont les effets potentiels sur le cancer sont les mieux documentés dans la littérature scientifique.
La curcumine est un dérivé du curcuma, le pigment qui donne au curry sa couleur jaune-orangé.
C’est un composé qui a été l’objet de nombreuses études, et dont les effets sur la santé sont multiples. La conséquence est que le curcuma connaît un succès croissant en tant que complément alimentaire. 100 grammes de curcuma contiennent 3 à 5 grammes de curcumine.
Les médecines traditionnelles chinoise et indienne exploitent les vertus thérapeutiques de la curcumine depuis des milliers d’années. Elle est particulièrement connue pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires. Or, comme vous le savez sans doute, l’inflammation chronique est un facteur sous-jacent de nombreuses maladies chroniques, si ce n’est pas de toutes. Il a été démontré que la curcumine influence l’expression de plus de 700 gènes, ce qui pourrait expliquer en partie ses nombreux bienfaits sur la santé.
Ses potentiels effets sur le cancer ne sont donc pas, et de loin, son seul intérêt. A la fin de cet article, vous trouverez également une liste de mesures préventives contre le cancer à appliquer dans la vie de tous les jours.
Dans un article publié dans le Journal of Nutritional Biochemistry du mois de juillet 2011, des chercheurs expliquent que la curcumine pourrait être la solution pour stopper un type mortel de cancer du cerveau appelé glioblastome. L’étude, réalisée sur des souris, vient appuyer des observations qui avaient déjà été faites auparavant. Les scientifiques y ont montré qu’elle réduirait la tumeur chez 9 des 11 animaux étudiés (81 %), sans montrer de signe de toxicité. (1)
Mieux encore, la curcumine n’affecterait pas les cellules en bonne santé, suggérant qu’elle cible sélectivement les cellules cancéreuses. Ils ont aussi constaté qu’elle agirait en synergie avec deux médicaments utilisés en chimiothérapie, augmentant l’élimination des cellules cancéreuses.
Les auteurs déclarent :
« En résumé, les données présentées ici suggèrent que la curcumine est un agent potentiel pour les thérapies des glioblastomes. »
Mais les médecins connaissaient depuis de nombreuses années le potentiel de la curcumine. Parmi tous les nutriments, c’est elle qui a fait l’objet du plus grand nombre d’articles scientifiques sur ses vertus.
Une étude publiée en 2008 dans la revue scientifique Cancer Prevention Research a observé que la curcumine inhiberait la motilité (leur capacité à se déplacer) des cellules du cancer du sein et leur propagation en inhibant le fonctionnement du l’alpha-6-bêta-4 intégrine, ce qui implique qu’elle pourrait servir comme agent thérapeutique efficace dans les tumeurs qui surexpriment l’alpha-6-bêta-4. (L’alpha-6-bêta-4 est associé au développement du cancer en contribuant à la résistance des cellules à l’apoptose et aux métastases. L’apoptose signifie la mort cellulaire programmée : les cellules cancéreuses ont la particularité de ne pas mourir quand elles le devraient, ce qui contribue au développement des tumeurs). (2)
En 2009, une étude publiée dans la revue scientifique Molecular Pharmacology a observé que la curcumine inhiberait la croissance des cellules cancéreuses du pancréas, et accroîtrait la sensibilité des cellules à la chimiothérapie. (3)
Une étude de 2009 a constaté que la curcumine favoriserait la mort cellulaire des cellules du cancer du poumon. (4)
Une étude de 2010 a conclu que la curcumine aurait la capacité de cibler les cellules souches cancéreuses. (5)
En Inde, où le curcuma est très répandu dans la cuisine, la prévalence, c’est-à-dire la fréquence, de quatre cancers très répandus chez nous – cancer du côlon, du sein, de la prostate, du poumon – est dix fois plus faible. En fait, le cancer de la prostate, qui est le plus souvent diagnostiqué chez les hommes européens, est rare en Inde, et ce phénomène serait attribué, en partie, à la consommation de curcuma. Il apparaît que la curcumine agirait contre le cancer de plusieurs façons :
Pour bénéficier de toute la puissance de la curcumine, choisissez un complément alimentaire à 100 % de curcumine, extrait de curcuma certifié biologique, contenant au moins 95 % de curcuminoïdes. La formulation ne doit contenir aucun additif ni excipient (la substance ajoutée au complément pour faciliter la fabrication ou la conservation), et le fabricant doit apporter une garantie de qualité sur toute la chaîne de production : non-pollution des sols, plantation, culture, récolte sélective, production et conditionnement du produit final.
Pour la cuisine, choisissez une poudre de curcuma pure plutôt que du « curry ». Biologique de préférence. Une étude scientifique a montré que la poudre de curry tend à contenir très peu de curcumine en comparaison avec le curcuma.
Vous pouvez faire une micro-émulsion de poudre de curcumine. Mélangez une cuillère à soupe de curcumine avec 1 ou 2 jaunes d’œufs, avec une cuillère à café ou deux d’huile de noix de coco fondue. Utilisez ensuite un mixer pour émulsifier le mélange.
Une autre stratégie qui peut aider à augmenter l’absorption de la curcumine est de mettre une cuillère à soupe de poudre de curcumine dans 12,5 cl d’eau bouillante (elle doit bouillir au moment où vous ajoutez la poudre, l’efficacité est réduite si l’eau est tiède). Après l’avoir fait bouillir 10 minutes, vous aurez créé une solution à 12 %, que vous pouvez boire une fois rafraîchie. Vous y trouverez un goût boisé. Notez bien que la concentration en curcumine va diminuer progressivement. Au bout de six heures, la solution ne sera plus qu’à 6 %, donc il est préférable de la boire dans les quatre heures.
Attention aux tâches : la curcumine est un pigment jaune très puissant. Ce liquide peut tâcher de façon indélébile non seulement les tissus, mais également certains plastiques (matériel de cuisine). A manipuler, donc, avec précaution.
Ces trente dernières années, le cancer a doublé dans le monde, et les estimations indiquent qu’il pourrait tripler d’ici 2030. Clairement, nous devons commencer à nous occuper sérieusement de prévention du cancer.
L’impressionnant potentiel de la curcumine ne doit pas faire oublier qu’un mode de vie sain – et non l’absorption de quelconques quantités de compléments alimentaires – est la MEILLEURE façon d’éviter de devenir une nouvelle statistique des ravages du cancer. Ma conviction est que vous pouvez potentiellement éliminer votre risque de cancer et d’autres maladies chroniques, et améliorer radicalement vos chances d’en guérir si vous êtes actuellement touché, en suivant les stratégies suivantes de réduction du risque :
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
(1) J Nutr Biochem. 2012 Jun;23(6):591-601.
(2) Cancer Prev Res (Phila). 2008 Oct;1(5):385-91.
(3) Mol Pharmacol. 2009 Jul;76(1):81-90.
(4) Biol Pharm Bull. 2010;33(8):1291-9.
(5) Cancer Lett. 2010 Jul 1;293(1):65-72.
(6) Study shines more light on benefit of vitamin D in fighting cancer
(7) Suzanne M Pilkington, Karen A Massey, Susan P Bennett, Naser MI Al-Aasswad, Khaled Roshdy, Neil K Gibbs, Peter S Friedmann, Anna Nicolaou, Lesley E Rhodes. Randomized controlled trial of oral omega-3 PUFA in solar-simulated radiation-induced suppression of human cutaneous immune responses. Am J Clin Nutr 2013 ajcn.049494.
(8) Dr Joseph Mercola, « The Cancer-Fighting Spice So Potent – It Even Beat Brain Tumors in Mice…», 20
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Très bénéfique
Tres bon article
j’ouvre tjrs avec plaisir vos articles mais je suis trop svt déçue par ce trait assez commun à chacun d’eux : pourquoi vous évertuez vous à nous conseiller de prendre des compléments alimentaires ou des nutriments ? alors que nous ne savons que très rarement ce qui nous manque vraiment et à quelles doses !
N’est-il pas mieux et plus simple de miser sur une alimentation fraîche donc de proximité, bio, de qualité et diversifiée..? en veillant à garder un PH basique ou neutre , ce qui est à la portée de chacun
Bonsoir, pour les études citées il aurait mieux fallu mettre les liens 😉 Il suffit de faire un copié-collé de la ligne de l’article dans un nouvel onglet. Je l’ai fait pour la première étude : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21775121 MAIS vous n’aurez pas le texte original de l’étude. Une étude est dans les faits un RECHERCHE SCIENTIFIQUE et il y en a de plusieurs sortes … Un grand nombre de ces études ne sont pas validées scientifiquement. A savoir, que « valider scientifiquement » veut dire que n’importe qui -s’occupant du MÊME DOMAINE de recherche- doit pouvoir obtenir les mêmes résultats, exactement dans les… Lire la suite »
Bonsoir, moi aussi j’ai lu dans la revue science et vie et dans d’autres articles d’autres revues médicales que le curcuma n’étais pas un anti inflammatoires, qui croire ??.
Bonjour, Apparemment les modérateurs ne répondent pas ? Je n’ai vue aucune réponse depuis … 2017 !!!! J’ai donc rejoint la discussion pour apporter des précisions – si mon commentaire n’est pas censuré – et souhaite qu’il ait été clair et vous ai apporté des éléménts de réflexion et de recherches de votre part. Au cas où je remets mon commentaire en guide de réponse pour vous : Bonsoir, pour les études citées il aurait mieux fallu mettre les liens Il suffit de faire un copié-collé de la ligne de l’article dans un nouvel onglet. Je l’ai fait pour la… Lire la suite »
Bonsoir, vous parlez du curcuma, ma question est la suivante : je prend de l’EPS (extrait de plante sèche) de curcuma , une cuillère à café le matin à jeun avec une c.d’huile d’olive. est-ce bien comme cela ? Merci pour votre réponse.