Comment perdre du poids avec l’Ayurvéda ?

23/09/2024
Comment perdre du poids avec l’Ayurvéda ?
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Chère lectrice, cher lecteur,

La rentrée est là, c’est le temps des bonnes résolutions : on se remet au sport, on veut perdre quelques kilos pour commencer cette nouvelle année scolaire en forme et évacuer les apéritifs trop fréquents de l’été qui s’achève.

Même s’il ne faut pas tomber dans le contrôle de son poids à l’excès, veiller à conserver son poids de forme a un véritable lien avec votre santé.

Alors, je vais être honnête : je ne vous promettrai pas de régime miracle qui vous feront perdre quinze kilos en quinze jours, mais je ne vous ferai pas baisser les bras non plus, en vous disant que tout est bon dans la graisse !

Je vous propose qu’on essaye ensemble de trouver un juste milieu grâce à la sagesse de l’Ayurvéda.

 

Sans graisse et sans flegme, pas de vie !

Le « poids » que l’on a parfois en excès est constitutif de notre masse tissulaire : ce sont les graisses. Selon l’Ayurvéda, les graisses constituent notre quatrième tissu corporel. Elles sont produites grâce à un métabolisme complexe en cascade, à partir de lymphe, de sang et de muscle. On peut dire que c’est un raffinement alchimique de la chair, comme une huile qui apparaîtrait d’un alambic suite à une longue cuisson. Bien que les graisses soient réparties dans tout le corps, on considère en Ayurvéda qu’elles circulent par les reins et s’accumulent particulièrement autour des hanches et du ventre.

L’Ayurvéda perçoit la matière de la même manière que les philosophes grecs, c’est-à-dire en fonction des éléments : la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu, auquel on ajoute un cinquième élément qui s’apparente au vide, l’espace par lequel peuvent se déployer et circuler tous les autres éléments. Toute matière, y compris notre corps et ses différents tissus, est composée d’un assemblage particulier de ces cinq éléments. La graisse est majoritairement composée des éléments Eau et Terre, ce qui fait d’elle une matière lourde et onctueuse, à la fois malléable et compacte.

Ce constat a des implications directes, la médecine traditionnelle indienne étant avant tout une pratique. En effet, cette constitution de la graisse en éléments Eau et Terre la met en affinité avec notre humeur corporelle flegmatique, appelée Kapha. L’Ayurvéda considère que notre corps est constitué d’une combinaison d’éléments. Mais sans vie, la matière reste inerte. Qu’est-ce qui constitue donc la vie dans notre corps ? C’est ce qu’on appelle les « humeurs », ou doshas. Les humeurs étant matérielles, elles sont aussi des combinaisons d’éléments, à la différence qu’elles sont toujours changeantes, comme la vie, et c’est d’ailleurs elles qui nous permettent de vivre. Le « flegme » ou Kapha est donc cette matière vivante lourde, fluide et onctueuse qui nourrit notre corps, l’humecte, le lubrifie et le protège. Kapha dosha est une combinaison des éléments Eau et Terre, de même que les graisses. Le flegme et la graisse sont donc en affinité. Sans flegme et sans graisse, pas de vie, c’est important de s’en rappeler pour ne pas faire de votre graisse un ennemi !

 

Notre nature nous rend inégaux face à la prise de poids

Je suis sûr que vous connaissez des personnes qui mangent comme quatre et ne prennent pas un gramme, tandis que d’autres – vous peut-être ? – ont l’impression de prendre un kilo à chaque carré de chocolat ! Eh oui, la vie est parfois injuste…

En réalité, c’est normal : c’est parce que nous sommes de « nature » différente ! Nous héritons d’un équilibre biologique spécifique, qui fait que nous sommes tous, dès la naissance, des êtres uniques. Certaines personnes ont plus de Feu que d’autres, ou plus de Vent ou d’Eau. Quoi que nous fassions, nous revenons toujours à cet équilibre naturel, avec ses avantages et ses inconvénients. L’Ayurvéda peut déterminer ce que les anciens médecins d’Europe appelaient votre « tempérament », avec un questionnaire détaillé sur votre morphologie, vos habitudes, etc. Je vous en dirai bientôt plus sur ce questionnaire !

Les tempéraments sujets à la prise de poids sont les « flegmatiques » ou Kapha. Si vous êtes concerné, rien ne sert de lutter, vous aurez toujours des « rondeurs », mieux vaut en tirer avantage et apprendre à s’accepter. Cependant, aucun fatalisme : nous pouvons mettre en place des régimes et modes de vie adaptés à cette constitution. Un flegme « malade », à l’excès de Kapha et saturé de toxines, obstrue, alourdit, déprime, éteint notre vitalité. À l’inverse, un flegme sain nourrit, protège et stabilise.

Si vous êtes de tempérament Kapha, ou bien que vous avez un excès de Kapha, accompagné de prise de poids, voici ce que je vous conseille selon la sagesse de l’Ayurvéda.

 

Restez en activité

Le flegme est l’humeur de l’inertie : quand il domine dans le corps, on peut avoir tendance à se figer, aussi bien physiquement que mentalement. Il faut donc maintenir une activité physique et mentale constante, particulièrement le matin, pour contrebalancer cette tendance.

Évitez les grasses matinées, essayez de trouver la motivation de vous réveiller avant 8 heures, et mettez-vous en activité entre 8 heures et 10 heures. Attention aussi aux siestes trop longues. Évitez également de prendre votre petit déjeuner avant 10 heures, ou bien mangez quelque chose de léger si vous ne pouvez pas vous en passer. La nuit, par l’immobilité, le flegme s’accumule et est à son apogée dans cette zone horaire, entre 8 et 10 heures du matin : c’est le moment de stimuler votre corps, d’entrer en mouvement, pour contrebalancer cette tendance. Réveillez votre feu intérieur avec une infusion de gingembre frais, ajoutez un demi-citron pressé, et une cuillère à café de miel. Ça réveille !

 

Évitez de passer d’un extrême à l’autre. Quand on se lance dans un régime drastique, on peut avoir tendance à vouloir jeûner ou à prendre des « poudres minceur » en guise de repas, ne manger que des fruits, ou autre. On se lance dans un programme de sport intensif, du cardio, avec des objectifs chiffrés, dans l’attente de résultats rapides. Selon l’Ayurvéda, c’est une erreur. Le flegme est lent par nature, il met du temps à s’accumuler, et à disparaître. Si on force les choses, bien sûr que l’on peut perdre du poids rapidement, mais notre corps s’assèche trop vite et se fatigue. Résultat : notre « vent », Vata, va s’accumuler, et entrer en conflit avec notre flegme, qui pourrait bien se retrouver « emprisonné » par lui dans notre corps.

Rien ne sert de s’agiter dans tous les sens, il faut simplement rester actif, et ne pas céder à la sédentarité. Prenez l’habitude de marcher ou de faire du vélo plutôt que de prendre la voiture. Cela vaut mieux que de faire des séances de cardio intensif pendant quinze jours puis de tout arrêter ensuite. Pour éliminer les graisses, il faut de la fluidité, respecter leur métabolisme et le rythme de notre corps. Sans cela, elles ont tendance à se figer par l’excès de pression exercé par le vent et à provoquer différents troubles, comme la formation de kystes ou des problèmes de circulation.

 

Pas de régime ! Mais quelques ajustements…

On associe souvent la perte de poids à un régime drastique, fade, trois feuilles de salade et un fruit, interdiction de tout, aucun plaisir… Partir avec cet état d’esprit, c’est faire comme Sisyphe, et gravir la montagne avec un rocher sur les épaules : le risque, c’est que vous allez finir par devoir tout recommencer de zéro. Selon l’Ayurvéda, c’est une mauvaise stratégie.

Mieux vaut commencer par le commencement : interrogez l’effet des saveurs et des textures de ce que vous mangez sur votre corps. Selon la diététique ayurvédique, qui est surtout qualitative, à la différence de la diététique moderne conventionnelle, où l’on calcule les calories, trois saveurs permettent au flegme, et par conséquent, aux graisses, de diminuer en quantité : les saveurs piquantes, astringentes et amères.

Manger épicé ne signifie pas forcément vous brûler la bouche, mais manger « relevé ». Les saveurs piquantes se retrouvent par exemple dans l’ail ou le poivre, mais aussi dans le thym ou la sarriette. Cuisinez donc de façon à ce que votre bouche et votre ventre soit stimulés quand vous avalez. C’est à la fois un éveil des sens et du corps dans son métabolisme. Un réveil ! La saveur piquante fait office de brûle-graisse. En effet, elle est en affinité avec l’élément feu et permet à la chaudière du ventre d’être allumée et, par effet cascade, d’éliminer les graisses en les brûlant.

L’autre saveur amincissante que l’on trouve dans les aliments, est la saveur « astringente ». En français, on utilise aussi le mot « âpre ». On reconnaît l’astringence d’un aliment à son effet sur le palais : on a une sensation d’assèchement, de resserrement des tissus. Ce sont par exemple les tanins contenus dans les fruits rouges, ou, cas extrême, les coings : avez-vous déjà essayé de croquer dans ce fruit ? Essayez, vous comprendrez tout de suite (vous avez le droit de cracher !). Cette saveur fait dans le corps ce qu’on ressent dans le palais : elle assèche. C’est l’une des manières de lutter contre la graisse : en l’asséchant. La plupart des haricots, blancs ou rouges, ou encore le pois chiche, possèdent cette saveur astringente. Dans les fruits, à part les fruits rouges, on peut penser aux abricots, aux pommes et aux poires. L’astringence peut être supportable quand elle s’accompagne d’une touche de sucré ; c’est par exemple le cas de la cannelle, réputée pour son action hypolipidique.

Je vous réserve la plus difficile pour la fin : la saveur amère. Nos palais n’y sont plus tellement habitués. Amertume est souvent synonyme de désagréable. On préfère par exemple les cœurs d’artichauts à leurs pétales. L’avantage, c’est que l’amertume a souvent un effet coupe-faim, bien que certaines plantes amères soient paradoxalement « apéritives », comme la gentiane. On trouve de l’amertume dans des légumes désuets qui reviennent à la mode, comme les topinambours. Pensez aussi aux endives, aux feuilles de pissenlit et aux bettes. Attention cependant aux gaz que ce type de légumes génèrent. Mieux vaut les manger cuits avec des aromates carminatifs, qui dissolvent les gaz tout en chauffant et asséchant, comme les feuilles de céleri.

Tous les fruits et les légumes ont des combinaisons de saveurs propres, bien que l’une d’entre elles soit généralement dominante, comme l’acide pour le citron. Les légumes qui cumulent les saveurs piquantes et amères sont par exemple les poivrons. Les poivrons rouges sont des piments doux qui ont un potentiel brûle-graisse.

 

Effectuez des soins ayurvédiques

Outre l’hygiène de vie et l’alimentation, il existe des solutions en Ayurvéda pour accélérer le processus de l’assèchement des graisses. C’est le gommage udvartana. On connaît bien le massage ayurvédique aux huiles chaudes, mais beaucoup moins les gommages à sec ayurvédiques.

Le soin consiste à frotter vigoureusement votre corps à l’aide d’une farine ou d’une poudre de plantes. La farine communément utilisée est celle de pois-chiche. Vous vous souvenez ? Le pois-chiche a des vertus desséchantes, alors autant en profiter en vous en frottant sur le corps !

 

 

Si vous pensez que seules les graisses superficielles de la peau et les peaux mortes vont disparaître, détrompez-vous ! Le gommage permet aussi de stimuler votre métabolisme en profondeur et donc de favoriser la disparition des graisses en excès. Les praticiens avertis peuvent utiliser des mélanges de plantes extrêmement desséchantes comme des poudres d’écorces de ficus indiens ou du souchet rond, Cyperus rotondus, mélangées à des poudres cosmétiques sèches obtenues à partir de la fleur « lodhra » : Symplocos racemosa[1]. Attention cependant, lorsqu’il existe des risques d’excès de vent (particulièrement pour les constitutions Vata), et donc que le corps se fige, il vaut mieux éviter de pratiquer ce soin.

 

Le cercle vicieux de l’obésité

Je vous parle de l’excès de graisse et du surpoids de manière « cosmétique ». Comme je vous le disais, on est ce qu’on est, et la chasse à la graisse pour l’été peut trahir avant tout une mauvaise estime de soi, et un trouble de notre image corporelle, favorisée hélas par les critères esthétiques de notre société moderne. Mais il faut rappeler cependant que l’obésité, comme en médecine conventionnelle, est considérée en Ayurvéda comme une maladie : on l’appelle medo roga, la « maladie des graisses ».

Les maîtres de la médecine indienne ont constaté une chose paradoxale, qui va à l’encontre du bon sens et de la physiologie du flegme. En temps normal, plus on a du flegme moins on a faim, car le flegme présent dans l’estomac ralentit l’appétit. C’est l’inverse dans le cas de la maladie des graisses : plus on a de graisses plus on a faim. La raison est métabolique. Le flegme en excès et la surproduction de graisses ralentissent le métabolisme général. Le corps s’endort, « s’empâte ». Pour compenser le phénomène, le feu digestif augmente, et crée donc de l’appétit. L’appétit ici n’est plus une indication d’un besoin nutritionnel, mais une tentative du corps de se stimuler. Hélas, c’est le début du cercle vicieux, car finalement, plus on mange – surtout des choses grasses et appétissantes – plus on va fabriquer de graisses. Rien ne sert, donc, de dire à une personne souffrant d’obésité : « Arrête de manger, comment peux-tu encore avoir faim après tout ce que tu viens d’avaler ? » C’est culpabilisant, c’est du déni, et c’est ravageur pour l’estime de soi.

L’Ayurvéda préconise un accompagnement spécifique pour l’obésité. Il faut dissoudre les graisses sans pour autant trop stimuler l’appétit. Un complément alimentaire ayurvédique est à la mode en Occident : il s’agit du « triphala », un mélange de trois fruits séchés en quantité égale qui se présente en poudre ou en gélule : amalaki (Phyllanthus emblica), haritaki (Terminalia chebula) et bibhitaki (Terminalia bellirica). Il est généralement utilisé comme laxatif. En réalité, en Inde, les praticiens ayurvédiques le recommandent traditionnellement pour la maladie des graisses. En décoction ou bien en comprimés faits à partir d’une résine qu’on appelle « guggulu », Commiphora wrightii, qui possède des vertus hypolipidiques : on appelle le produit final triphala guggulu. Ce complément alimentaire est à prendre, dans le cas de medo roga, le matin et le soir, après les repas.

 

 

Quel rôle jour notre psychologie ?

Il existe une tendance parmi les thérapeutes, conventionnels ou non, à céder à la tentation du tout psychosomatique. C’est-à-dire résumer ce qu’on ne comprend pas médicalement à une affaire « psy ». En Ayurvéda, le cadre des troubles psychiques est bien délimité et la maladie des graisses n’en fait pas partie. Cependant, il existe certains cas où on fait un lien entre la hausse du feu digestif et la compulsion alimentaire d’origine psychique. On considère que certaines « influences », ou certains traumas peuvent engendrer des compulsions alimentaires. La psychologie ayurvédique utilise des symboles : on représente nos enjeux psychologiques par des êtres du folklore hindou. Nos deuils sont nos fantômes, par exemple. On symbolise la boulimie par un géant, un ogre ou une ogresse, à l’appétit insatiable, être qu’on appelle dans le folklore hindou « yaksha ». La raison d’être de ce géant, « vikata » en sanskrit, se cache dans le sentiment de frustration, et dans une image de soi déformée.

 

 

On retrouve là l’origine psychique des mécanismes de compensations alimentaires. Qu’est ce qui me manque émotionnellement ? De quoi suis-je frustré au fond de moi, au point où j’ai besoin de combler mon manque par un « plaisir » alimentaire immédiat ? Dans le cas des enfants, c’est autre chose. On parle d’une « fée » malveillante appelée « bouche de sucreries », ce qui traduit d’autres enjeux psychologiques. S’il existe effectivement des causes profondes psychiques au surpoids, il peut être nécessaire de se faire accompagner dans l’exploration de ces thématiques.

Perdre du poids avec l’Ayurvéda ne se vit pas comme un challenge esthétique, mais comme une démarche de santé, de connaissance de soi, du fonctionnement de son corps et de son esprit. Il vous faut être patient, car le flegme, responsable des graisses du corps, met du temps à diminuer. Il y a un rythme à respecter, des erreurs à éviter, vous l’avez compris à travers cette lettre. Je vous recommande ainsi de vous faire accompagner par une ou un spécialiste de l’Ayurvéda avisé.e de ces questions, qui saura répondre à vos besoins.

En attendant, une belle rentrée à vous !

Morgan Vasoni

 

 

 

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pranayama
pranayama
14 jours plus tôt

Le pranayama est un bon moyen pour maigrir. J’en pratique tous les matins, des respirations diaphragmatiques et des respirations conscientes avec des apnées poumons pleins et vides. C’est un vrai travail abdominal. Je n’ai pas pratiqué le pranayama pour maigrir mais à cause de problèmes respiratoires. J’ai constaté que cela stimulait énormément le transit et le système digestif ainsi que l’amincissement.

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