Est-ce la dépression… ou le cancer ?

18/03/2018
Est-ce la dépression… ou le cancer ?
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La maladie détruit le moral

Chère lectrice, cher lecteur,

La dépression est une des maladies les plus mal comprises.

Les personnes dépressives sont souvent stigmatisées : paresseuses, faibles, on exige d’elles qu’elles « fassent un effort » pour se « prendre en main ».

Ce n’est que très lentement que la dépression commence à être reconnue comme une maladie comme les autres. Elle peut être le symptôme que quelque chose va mal dans le corps : manque de vitamines, déséquilibre hormonal, infection ou même… cancer.

Je vais vous raconter l’histoire d’une femme diagnostiquée « dépressive » alors qu’elle avait en fait le cancer. Mais d’abord, il faut comprendre pourquoi le fait d’être malade peut vous donner l’impression d’être déprimé.

La sensation de maladie est la même que celle de la dépression

Si vous avez déjà eu la grippe, vous connaissez la liste des misères que cela vous cause : épuisement, perte d’appétit, impossibilité de se concentrer, envie de dormir et malaise général. Tout ce que vous vous sentez capable de faire est de rester au fond de votre lit, soit précisément ce que font les… dépressifs !!

En effet, dans les deux cas, le système immunitaire déclenche une réaction inflammatoire en fabriquant des protéines appelées cytokines.

Cette inflammation provoque des douleurs et épuise. Elle consomme toute votre énergie et vous pousse à vous recroqueviller, à cesser de vous alimenter et, en général, à renoncer à tout projet.

Ce qui nous amène à notre histoire :

Dépression inexpliquée

C’est l’histoire d’une jeune femme qui retrouve sa mère de 72 ans après les vacances.

Celle-ci est méconnaissable. La dernière fois qu’elle l’avait vue, sa mère était enthousiaste, riante, pleine d’énergie. Maintenant, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Autrefois bien en chair, elle était émaciée. Souriante, elle était devenue sinistre. Au lieu de parler de ses projets, elle ne parlait que de son épuisement, passait l’essentiel de son temps couchée, refusant de parler.

Le problème s’étant déclenché au milieu des vacances, elle était allée voir son médecin qui lui avait diagnostiqué une dépression.

Il l’avait mise sous quatre médicaments : un contre l’anxiété, deux contre la dépression, un contre l’insomnie. Et cela n’allait toujours pas mieux.

Le cancer déguisé sous l’apparence d’une dépression

Heureusement, sa fille refusa l’hypothèse d’une dépression qui se serait ainsi déclenchée sans cause.

Elle l’emmena consulter d’autres médecins. Une série d’analyses sanguines permit d’exclure un problème d’hypothyroïdie, de manque de vitamine B12, et la maladie de Lyme. Un médecin lui prescrivit un scanner du cerveau, une radio des poumons, de l’abdomen et du pelvis.

La radio du pelvis révéla une petite masse dans l’ovaire gauche. Cette femme avait un cancer des ovaires qui s’était répandu à l’utérus et aux trompes de Fallope.

Elle fut rapidement opérée. Sa dépression, comme par magie, disparut avec la guérison de son cancer.

Le lien entre cancer et dépression

On sait depuis 1931, grâce aux travaux du Dr Joseph Yaskin, que le cancer peut provoquer la dépression. Il avait observé quatre patients en bonne santé, d’âge moyen, qui avaient soudainement été victimes d’attaques d’anxiété et de dépression.

En réalité, tous les quatre furent diagnostiqués d’un cancer du pancréas dans les mois suivants.

Les recherches récentes confirment l’hypothèse originale de Yaskin : la plupart des cancers déclenchent la production de cytokines inflammatoires. Celles-ci provoquent des changements neurologiques qui causent la dépression chez le patient. Certains chercheurs pensent même que la dépression est un mécanisme de survie, qui nous avertit que quelque chose ne va pas dans notre corps.

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Attention aux diagnostics simplistes

Si vous éprouvez un changement brutal d’humeur, une dépression sans cause apparente, ne vous laissez pas trop vite convaincre que « c’est dans la tête que ça se passe ».

Insistez auprès de votre médecin pour rechercher une maladie qui pourrait expliquer votre état.

Tout récemment, une personne proche de moi s’est fait diagnostiquer une grave dépression parce que, pleine de vie, joyeuse, optimiste elle aussi, elle avait soudain changé de caractère.

Elle s’était mise à maigrir, à se plaindre, à dormir toute la journée. Après des mois et des mois de souffrance, et un passage en soins intensifs, on lui diagnostiqua enfin la maladie d’Addison, c’est-à-dire un manque de production de cortisol (atrophie des glandes surrénales).

Dès qu’elle soigna sa maladie (il suffit de prendre un comprimé de cortisol le matin), sa dépression s’envola et elle redevint comme avant !

Les douleurs chroniques favorisent la dépression

Les déficiences nutritionnelles, enfin, sont une cause importante de dépression, parce que vous manquez alors d’énergie (manque de magnésium ou de fer), ou ces déficits provoquent une inflammation chronique (manque d’oméga-3 et d’antioxydants).

On sait que les douleurs chroniques sont une cause de dépression. L’arthrose de la hanche était réputée autrefois pour rendre les patients suicidaires. Le zona, qui provoque des névralgies insupportables, peut rendre suicidaire lui aussi, tout comme de nombreuses maladies dégénératives (SLA, sclérose en plaques, Parkinson, Alzheimer).

Les maladies digestives, elles aussi, sont un important facteur de dépression parce que c’est dans les intestins qu’est fabriquée 80 % de notre sérotonine (l’hormone de la bonne humeur). Les intestins abritent aussi un important réseau de neurones, à tel point qu’on parle de « deuxième cerveau ». Les problèmes de ventre ont donc souvent des conséquences directes et fortes sur le moral.

Imaginer que la personne souffre de dépression, alors que sa souffrance a une cause aussi claire, est aberrant et dangereux.

En effet, si votre médecin vous diagnostique une dépression, il vous prescrira sans doute des « inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine » (ISRS). Mais vous prenez un vrai risque : les ISRS sont le cas typique des médicaments dont on ne comprend pas le mode d’action, pour guérir une maladie qu’on ne comprend pas non plus. Ils doivent être strictement réservés aux dépressions avérées (et encore…)

J’ai souvent expliqué comment ces médicaments soulagent en neutralisant certaines parties du cerveau, ce qui peut avoir des conséquences désastreuses à long terme, notamment augmenter le risque de syndrome bipolaire. Sur le long terme, les ISRS sont moins efficaces que les thérapies cognitives et comportementales (TCC) et à peine plus efficaces qu’un placebo (faux médicament).

Cherchez donc toujours la vraie cause de la dépression, qui peut être un déficit ou une maladie, avant de prendre ces pilules dangereuses et inefficaces.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

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Nadhibiscus
Nadhibiscus
6 années plus tôt

J’ai vécu la même expérience avec ma Maman… alors oui c’est tellement similaire qu’on peut passer à côté facilement du bon diagnostique. Courage

TAPIA Caroline
TAPIA Caroline
6 années plus tôt

Bonjour,
J’ai eu le même problème il y a des années. J’étais tout le temps fatiguée puis je suis “tombée” en dépression (alors que je suis normalement quelqu’un de très positif, joyeux, etc…). Trois ans après le début de ma dépression, on me trouve (enfin!!) un lymphome. J’ai toujours pensé que l’un avait entrainé l’autre mais je n’étais pas sûre dans quel sens.
Caroline

Pitchoune
Pitchoune
6 années plus tôt

Je suis tout à fait d’accord, mais comment faire quand justement on sait que la dépression vient d’une maladie auto immune qui ne se soigne pas ?

MARRON RUFFINENGO
MARRON RUFFINENGO
6 années plus tôt

Quant à moi, c’est le lendemain de la dépose d’un amalgame dentaire que mon médecin traitant m’a diagnostiqué une dépression. C’était en fait une intoxication lente et sournoise aux métaux utilisés par les dentistes (comme le mercure par exemple)…
Et malheureusement, comme ce médecin ne connaissait pas le problème, il a bien fallu trouver une autre solution que les médicaments prescrits, comme l’Haldol, qui me sembaient dangereux.

BECKER
BECKER
5 années plus tôt

je lus ton texte et je me pose sur mon etat de santee dianostquee depression en suite et toujour moral a zero on me dit tu et anxieu de nature (g perdu lya é ma compagne decede cancer ll ya 2 an et demi

Goujet
Goujet
6 années plus tôt

Mon mari a ete diagnostique depressif et soigne pour cela ( hopital, psychiatre ). Devant le manque de resultats et un amaigrissement intensif, des investigaions ont été faites et ont revele un cancer du poumon. Celui ci ,pris trop tardivement, n’est peut être pas guerissable,ce qui n’améliore pas son moral! Et la boucle est bouclee! Comment se sortir de cercle infernal? Comment savoir si ” c’est dans la tête” ou dans le physique ? Sans doute par des examens que les médecins prescrivent de moins en moins! ( mais quota de la Sécurité Sociale? Heureusement , son medecin traitant actuel… Lire la suite »

ANNE S
ANNE S
6 années plus tôt

sujet que je trouve très intéressant mais également alarmiste…. il serait bon dans ce cas-là de dresser une liste des médecins qui pourraient apporter une aide médicale adéquate. Simple suggestion de ma part….

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