Statines : 8 compléments qui améliorent le résultat

On a déjà parlé du risque cardio-vasculaire, de la question du cholestérol et des statines. Beaucoup de lecteurs peuvent être démunis, parce que leur médecin leur a prescrit des statines.

Il existe des moyens pour accompagner efficacement un traitement avec des statines pour vous permettre :

  • de trouver les doses efficaces les plus basses possible ;
  • d’améliorer les résultats sur le cœur et les vaisseaux ;
  • de diminuer les effets secondaires ou même de les éviter complètement.

1. La coenzyme Q10

Les statines inhibent la formation du cholestérol dans le foie et secondairement la production de l’ubiquinone (ou coenzyme Q10), favorisant ainsi l’apparition de douleurs musculaires (n’oubliez pas que le cœur est aussi un muscle).

La coenzyme Q10 est un puissant antioxydant qui fut découvert et isolé en 1957 aux Etats-Unis. Sa cible est la mitochondrie de la cellule : en quelque sorte son organe respiratoire. En vieillissant et surtout pendant et après la prise de statines [1], divers symptômes peuvent survenir : manque de motivation, dépression légère, perte d’optimisme, perturbations cognitives globales par manque de tonus.

L’activité physique, la respiration pulmonaire, le système cardiaque voient leurs performances diminuées. C’est pour cette raison qu’on a surnommé la coenzyme Q10 le nutriment de la longévité.

En pratique j’ai observé que certaines personnes qui avaient commencé à ressentir des douleurs musculo-tendineuses en prenant des statines les voyaient diminuer ou disparaître avec ce supplément. Mais attention : l’effet peut prendre plusieurs semaines !

Un plus : il contribue à réduire la survenue de parodontopathies [2].

50 à 75 % des patients cardiaques manquent de CoQ10 : la supplémentation en coenzyme Q10 est courante, au Japon, en Russie et en Israël, dans cette indication mais niée en France.

Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2007 ont examiné 12 essais cliniques (362 personnes en tout) et ont conclu que, chez des individus souffrant d’hypertension, la CoQ10 peut réduire la pression systolique de 1,7 cm de mercure (centimètre de mercure) et la pression diastolique de 1 cm sans effet indésirable notable.

Chez les sportifs elle permet de réduire le risque de traumatisme musculaire et aurait une action significative dans le traitement des migraines.

L’alimentation d’aujourd’hui, surtout en cas de restriction calorique et même en l’absence de prise de statines, ne peut suffire à apporter des doses vraiment utiles !

La CoQ10 est présente dans la viande de bœuf, de poulet et, en particulier, dans le cœur de ces animaux. On la trouve également dans les poissons comme la sardine qui en contient deux fois plus que la viande de bœuf et aussi dans les noix, les amandes, les huiles de soja et de canola. [3]

Même en l’absence de traitements médicamenteux (statines) elle est très souvent en déficit dès la cinquantaine.

En pratique ?

N’importe quel laboratoire peut la faire doser et il devrait faire partie de tout bilan d’appréciation du risque cardiovasculaire, de même que le bilan lipidique avec les LDL oxydées.

Les doses habituelles sont de quelques centaines de milligrammes, mais des doses de plus de 1 000 milligrammes sont parfaitement tolérées.

Tout bilan complet de stress oxydatif devrait intégrer son dosage.

Vous avez certainement remarqué les publicités qui vantent les effets de la coenzyme Q10 dans les cosmétiques anti âge. Même s’ils sont contestés par les autorités françaises, ils existent.

D’autres effets doivent être envisagés :

•    Diminution de l’oxydation des LDL cholestérols [4]
•    Réduction de la synthèse du cholestérol [5]
•    Baisse des fractions de LDL cholestérol les plus athérogènes
•    Effets hypotenseur : la supplémentation devient donc aussi « essentielle » en cas de traitement anti cholestérol que de traitement antihypertenseur qui, dans la pratique, sont souvent liés [6].

La diminution du taux de CoQ10 avec l’âge semble favoriser les effets du vieillissement cutané : rides et fragilité de la peau.
Les chercheurs ont trouvé une chute importante de la fonction mitochondriale [7] des cellules superficielles de la peau (kératinocytes) provenant de biopsies de peau de donneurs âgés comparativement à celles de sujets plus jeunes.

La CoQ10 a permis de corriger cette différence et reste, avec d’autres antioxydants comme les extraits de pin des Landes (Pycnogénol ®), l’antioxydant de choix pour lutter contre les effets de l’âge au niveau de la peau.

Le déficit en CoQ10 est certainement impliqué dans bon nombre de maladies de dégénérescence vasculaire comme la maladie de Parkinson et peut-être dans certaines démences.

On a récemment montré que le taux de CoQ10 est particulièrement bas chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Une deuxième étude montre qu’une dose de 1 200 mg/j a amélioré l’état de ces malades.

Ne vous trompez pas de forme de coenzyme Q10 !

La coenzyme Q10 existe sous deux formes : la forme oxydée dite « ubiquinone » (c’est cette dernière que l’on trouve le plus souvent) et la forme réduite dite « ubiquinol » qui est beaucoup plus chère mais surtout plus efficace.

Dans tous les cas préférez l’ubiquinol (la forme réduite) qui est beaucoup mieux absorbée et ne dépend pas d’autres métabolismes enzymatiques pour exercer ses effets. En général une gélule de 100 milligrammes est suffisante, prise au cours d’un repas qui contient d’autres graisses pour optimiser l’absorption, mais on est souvent contraint d’augmenter à 100 milligrammes par repas principaux.

2. Les oméga-3

Je ne reviendrai pas sur la lettre que j’ai rédigée sur ce sujet qui vous invite, entre autres, à vous procurer le petit livre qui vient d’être réédité aux éditions Jouvence et que j’ai totalement actualisé : Oméga-3, mieux vivre et préserver sa santé.

En accompagnement d’un autre traitement ou seuls, les oméga-3 sont presque aussi essentiels que la coenzyme Q10. Ce n’est d’ailleurs pas un problème de seule supplémentation, mais de réforme diététique globale qui doit vous conduire vers une alimentation de type crétois (ou méditerranéen) avec un maximum de poissons, de légumes verts à feuilles, « d’œufs oméga-3 » d’huile d’olive et de colza, de graines de lin, d’avocats, de choux fleurs, de mâche… et une diminution drastique de consommation d’oméga-6 (junk food, charcuteries, viandes grasses, laitages…), car les oméga-3 :

  • Sont anti-inflammatoires et la maladie vasculaire est inflammatoire.
  • Réduisent les taux de triglycérides [8] qui sont un composant important du risque cardiovasculaire. Mais il faut alors les prendre à bonnes doses…
  • Participent à la stabilisation du rythme cardiaque et à l’éviction des fibrillations auriculaires (FA) qui sont à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux [9]
  • Peuvent contribuer à réduire la tension artérielle [10]
  • Pourraient réduire les envies de nicotine [11] et le nombre de cigarettes fumées par jour.

En fin de compte c’est le rapport oméga-6/oméga-3 qui, maîtrisé, est le signe que vous protégez correctement votre cœur. Il ne devrait pas être supérieur à 2.

Les bilans biologiques de statut en acides gras peuvent vous aider dans votre alimentation.

Certaines personnes ne supportent pas les huiles de poisson et, d’une façon générale, la seule consommation de précurseurs végétaux est souvent insuffisante.

Le krill [12] ou la consommation de graines de chia [13] peuvent les aider.

3. Le malate de magnésium

Le malate de magnésium est composé d’une molécule d’acide malique à laquelle sont attachées deux molécules de magnésium.

L’acide malique traverse facilement la barrière hémato-encéphalique et se lie à l’aluminium dans le cerveau, prévenant ainsi une accumulation indésirable de ce métal. Par ailleurs, le magnésium et plus particulièrement le malate de magnésium est un chélateur de l’aluminium, il l’élimine en augmentant sa disponibilité pour les neurones.

Il est classiquement proposé pour diminuer les douleurs de la fibromyalgie qui sont améliorées après 48 heures de supplémentation.

4. Les lipotropes : inositol, choline, méthionine, betaïne

Ce sont des précurseurs des lipoprotéines à haute densité (HDL) que l’on nomme « bon cholestérol ». De ce fait elles permettent de diminuer la dose efficace de statines et donc les effets secondaires.

L’inositol est un composant des phospholipides qui sont essentiels à la santé. Certaines études cliniques ont démontré qu’un régime trop pauvre en inositol entraînerait une baisse du cholestérol HDL qui protège l’organisme de l’athérosclérose.

La choline est un précurseur des phospholipides et d’un neurotransmetteur : l’acétylcholine qui est indispensable au bon fonctionnement du système nerveux. Elle favorise le métabolisme de la cellule hépatique.

La L-méthionine a un effet similaire sur le foie. De plus c’est un puissant « chélateur soufré », c’est à dire qu’elle aide l’organisme à se débarrasser de certains toxiques comme les métaux lourds. Ces toxiques peuvent être impliqués dans la genèse ou l’aggravation de la maladie cardio-vasculaire.

5. La phosphatidylcholine

La phosphatidylcholine fait souvent baisser les triglycérides plasmatiques en exerçant un effet lipotrope sur le foie.

En tant que substance lipotrope, comme la bétaïne et la méthionine, elle s’oppose aux phénomènes d’infiltration graisseuse au niveau hépatique et améliore le fonctionnement du système nerveux. Associée au magnésium, à la coenzyme Q10 elle permet de réduire l’intensité des migraines, plus généralement des douleurs et elle améliore la mémoire.

6. La silymarine

Détoxiquant hépatique fondamental, dépolluant atmosphérique, elle permet d’accélérer l’élimination hépatique des médicaments et c’est à ce titre que je la conseille en cas de traitement pas les statines. Il réduit l’intensité des maux de tête et plus généralement des douleurs. Conseillée en cas d’hépatite je la propose afin de protéger le foie en cas de risque médicamenteux hépatique.

7. Le Lactobacillus reuteri

Le tractus gastro-intestinal d’un humain contient quelque cent trillions de bactéries qui jouent un rôle clé entre le génome et l’environnement. Ce microbiote, qui peut peser jusqu’à deux kilos, ne cesse de prouver son rôle prépondérant dans la conservation de la santé globale… Bien au-delà de ce qui aurait pu être imaginé. Les bactéries probiotiques sont des micro-organismes vivants qui évoluent au sein de l’être humain.

Le Lactobacillus reuteri offre un véritable soutien au niveau cardio-vasculaire.

Des études animales ont prouvé que la prise de ces probiotiques dits « à effets spécifiques » permet d’agir efficacement et rapidement sur certaines pathologies métaboliques, sans effets secondaires. Lactobacillus reuteri permet de diminuer la posologie efficace des statines. Différentes études animales ont souligné la capacité de cette souche probiotique à diminuer de 38 % le taux de cholestérol total et de 40 % celui des triglycérides, sans affecter le taux de HDL-cholestérol. Chez les souris ayant un régime alimentaire de type occidental, celles supplémentées en Lactobacillus reuteri ont pris significativement moins de poids et ont accumulé moins de graisse totale et hépatique que le groupe placebo.

Chez l’être humain, lors d’études cliniques réalisées en double-aveugle contre placebo, les chercheurs ont constaté que la prise de Lactobacillus reuteri en cas d’hypercholestérolémie engendrait une chute significative : du cholestérol total (− 9 %), du LDL-cholestérol (− 12 %), de l’apo-B-100 (− 8 %), un marqueur de la taille des lipoprotéines LDL, de la CRP (C-réactive protéine, un marqueur de l’inflammation) d’environ 62 % , du taux de fibrinogène, un élément essentiel de la coagulation impliqué dans la formation de caillots sanguins, de 14 % tout en maintenant les niveaux de HDL-cholestérol et de vitamine D, capitale au système cardio-vasculaire.

Ces résultats très probants ont été obtenus en seulement 6 à 9 semaines de traitement, en toute sécurité d’emploi et sans les effets secondaires des statines. Une autre étude a également mis en avant la capacité de Lactobacillus reuteri à augmenter de plus de 26 % les taux sériques de 25-hydroxy-vitamine D.

Il s’agit de la première étude clinique ayant fait le lien entre une supplémentation orale en une souche probiotique et une augmentation de la vitamine D circulante, essentielle au système cardio-vasculaire, à la santé osseuse et à la protection cellulaire. Le Lactobacillus reuteri produit une enzyme, la BSH (hydrolase des sels biliaires) qui réduit l’absorption intestinale du cholestérol alimentaire.

8. Vitamine C, lysine et proline

Elles réalisent « l’effet téflon » [14] qui, selon le docteur Hans Nieper, empêcherait les métaux lourds de se fixer dans l’organisme et de contribuer à la naissance de pathologies chroniques.

Hans Nieper [15] est l’un de ses principaux fondateurs de cette pensée médicale que l’on nomme « médecine eumétabolique » qui conteste la valeur curative des médicaments chimiques étrangers à l’organisme dits « de synthèse ».

En conclusion, il réaffirme que le choix d’une prescription, de son acceptation ou, au contraire, d’un refus ne devrait pas être dépendant d’une opinion trop vite faite à la suite d’une lecture ou du conseil d’un ami.

Seule une appréciation de notre propre risque personnel devrait nous guider. De multiples supplémentations, dans le cadre d’une alimentation anti-inflammatoire de type crétois permettent de réduire les doses efficaces et donc les risques d’effets secondaires des hypocholestérolémiants médicamenteux.

Ne soyons donc, face à ce dilemme, ni moutons, ni rebelles systématiques et mal informés.

Tentons d’amorcer un dialogue constructif avec notre médecin et n’oublions pas les solutions naturelles qui nous permettront, si besoin, de réduire les doses efficaces de médicament et donc leurs potentiels effets secondaires.

Surveillez bien votre boîte à lettre et bon courage,

Dr. Dominique Rueff


[1] Mais aussi de certains médicaments comme les bêtabloquants (contre l’hypertension artérielle), certains antidiabétiques, antidépresseurs et antipsychotiques.

[2] Plusieurs études cliniques* ont démontré le rôle important joué par la coenzyme Q10 dans la défense contre la gingivite. La coenzyme Q10 alimente le système immunitaire et stimule sa capacité à traiter l’infection.

[3] Un article de février 2014 sous la plume de Michel Dogna, dans la revue « Alternatives Santé » vous fournira d’autres détails.

[4] (Mohr 1992)

[5] (Schmelzer 2009)

[6] (Rosenfeldt 2005 et 2007, Langsjoen 2009)

[7] Rappelons que la mitochondrie est le « poumon » de la cellule

[8] Singhal A et coll. : Docosahexaenoic Acid Supplementation, Vascular Function and Risk Factors for Cardiovascular Disease : A Randomized Controlled Trial in Young Adults. J Am Heart Assoc. 2013; 2: e000283. doi: 10.1161/JAHA.113.000283)

[9] Karlström BE et coll. : Fatty fish in the diet of patients with type 2 diabetes: comparison of the metabolic effects of foods rich in n-3 and n-6 fatty acids. Am J Clin Nutr. 2011; 94 : 26-33.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21933782[10] AFSSA – Rapport sur les acides gras de la famille oméga 3 et système cardiovasculaire : intérêt nutritionnel et allégations – juillet 2003

[11] Effects of omega-3 fatty acids on tobacco craving in cigarette smokers: A double-blind, randomized, placebo-controlled pilot study – Sharon Rabinovitz – J Psychopharmacol, August 2014; vol. 28, 8: pp. 804-809., first published on June 4, 2014

[12] L’huile de krill

[13] Graines de Chia

[14] Qui consiste à

[15] Hans Alfred Nieper



N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


4 réponses à “Statines : 8 compléments qui améliorent le résultat”

  1. Wargnier dit :

    Bonjour,
    J ai lu avec attention les effets néfastes des statines, je prend ce genre de médicaments deux fois par semaine car avec les statines je monte en triglycérides et en gamma donc je refuse d en prendre régulièrement .
    Je suis très sensible à tout traitement j aimerai essayer l ubiquilol mais peur car je fais des crises de panique et palpitations à chaque fois que j essais un nouveau traitement !!!!
    Pouvez vous m éclairer .
    Cordialement
    Me Wargnier

  2. Beth dit :

    ou se procurer la malate de magnésium ?

  3. lebon dit :

    LA PRAVASTATINE A FAILLI ME TUER

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