Sept opérations mortelles à éviter

24/06/2016
Sept opérations mortelles à éviter
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Une nouvelle étude de Harvard a porté sur les sept opérations chirurgicales qui provoquent le plus de complications et de décès.

L’étude a concerné 421 476 opérations réalisées en urgence, sur des patients allant de 18 à 105 ans. À elles seules, ces opérations provoquent 80 % des décès, des complications et des coûts chirurgicaux.

Je vous les indique dans l’ordre. Entre parenthèses, vous trouvez respectivement le taux de complication et le taux de décès suite à l’opération :

  • Appendicite (7 % – 0,1 %)
  • Ablation partielle de l’intestin grêle (47 % – 6 %)
  • Ablation partielle du gros intestin (43 % – 5 %)
  • Ablation de la vésicule biliaire (8 % – 0,2 %)
  • Suppression d’adhérence abdominale [1] (28 % – 2 %)
  • Opération d’un ulcère à l’estomac (42 % – 7 %)
  • Laparotomie (ouverture de l’abdomen pour diagnostiquer ou traiter) (40 % – 24 %)

Les complications provoquées par ces opérations incluent en pratique tous les problèmes médicaux que vous n’avez pas envie d’avoir : atteinte aiguë des reins, de l’appareil respiratoire, arrêt cardiaque, thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire (caillot de sang dans les poumons), infarctus, infection, choc septique et autre catastrophe.

Ce que vous pouvez faire

On a longtemps cru que l’appendicite non opérée évoluait automatiquement vers la gangrène et la perforation – l’opération était donc obligatoire.

Une revue d’étude publiée en 2008 a remis cette idée en cause. Certaines appendicites évoluent spontanément vers la guérison, de nombreuses autres peuvent être traitées avec de simples antibiotiques [2].

Une revue scientifique américaine de chirurgie a publié une étude sur la nécessité ou non d’opérer systématiquement les enfants souffrant d’une appendicite aiguë.

Une nouvelle étude sur le sujet par des spécialistes de l’Ohio (USA) vient d’être publiée [3]. Elle a porté sur 77 jeunes de 7 à 17 ans qui se plaignaient de douleurs abdominales depuis moins de quarante-huit heures et qui ne présentaient pas d’abcès, de phlegmon (inflammation du tissu en général d’origine infectieuse), de péritonite ni d’autres complications.

Leurs parents ont eu le choix entre une intervention chirurgicale et un traitement par antibiotiques. Trente parents ont choisi d’éviter l’opération (contre quarante-sept qui l’ont préférée).

Parmi les enfants qui n’ont pas subi l’opération, 93 % ont connu une amélioration immédiate de leur état dans les 24 heures. Seuls trois enfants ont dû être opérés malgré tout ! 90 % des opérations ont pu être évitées, et étaient donc inutiles !!

Bien entendu, les jeunes qui ont échappé au bloc-opératoire ont repris plus vite leurs activités scolaires et sportives.

Pour les auteurs de ce travail, cités par le Journal international de médecine, « il est donc possible de ne pas opérer systématiquement les appendicites non compliquées, avec un taux de 90 % de succès à 30 jours, une amélioration de la durée de convalescence et une meilleure qualité de vie [4]. »

En France, la leçon est en train d’être apprise lentement… mais sûrement.

Le nombre d’opérations de l’appendicite a diminué et baissé de moitié en l’espace d’une vingtaine d’années, passant de 162 500 en 1997 à 83 400 en 2012 [5].

Une bonne raison de garder votre appendice

Pendant des dizaines d’années, la majorité des chirurgiens ont raconté que l’appendice « ne sert à rien ». On pouvait donc l’enlever et le jeter à la poubelle sans s’inquiéter.

Les chercheurs en médecine, eux, considéraient aussi que l’affaire était « pliée », et jugeaient inutile d’étudier l’appendice.

Il est pourtant très probable que l’appendice joue un rôle important.

En cas d’infection intestinale et de diarrhée, il se pourrait que ce petit morceau d’intestin serve de réserve à la flore intestinale. Elle conserverait les bonnes souches de bactéries, qui pourraient repartir ensemencer l’intestin une fois la crise passée.

Et peut-être que comme la glande appelée thymus, dans la poitrine, l’appendice joue un rôle plus important pendant l’enfance pour le développement du système immunitaire.

Réduire votre risque d’opération

Concernant les autres opérations, le meilleur moyen de les éviter est d’adopter un mode de vie sain.

Voici six conseils simples qui diminueront votre risque de vous retrouver sur une table d’opération :

  • Faites tout votre possible pour faire au moins un peu d’exercice physique, à l’extérieur, plusieurs fois par semaine.
  • Soignez votre alimentation en mangeant des légumes, du poisson, de bonnes huiles crues, des fruits bio de saison, des noix, des œufs de qualité, des légumineuses (lentilles, haricots, pois…).
  • Réduisez votre consommation de sucre et de produits industriels. Fuyez les 4 P : pains, pâtes, pâtisseries, pizza. Mais fuyez encore plus les chips, biscuits d’apéritif, bonbons, biscuits, sodas et glaces.
  • Buvez un bon verre de vin chaque jour, sans plus.
  • Vérifiez régulièrement votre tension artérielle ; surveillez surtout son évolution (il ne faut pas qu’elle monte). Réduisez pour cela votre consommation de sel de table (chlorure de sodium) et augmentez celle de potassium (fruits et légumes).
  • Prenez chaque jour un bon complément de vitamine D (au moins 4000 UI) et un bon complexe de vitamines B.

Vous connaissez déjà tout ça. Ce n’est pas compliqué, mais il faut s’y tenir !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

Texte de l’article modifié le 30 juin 2016. La laparotomie avait été décrite de façon erronée comme l’ouverture de l’abdomen pour introduire une caméra afin de diagnostiquer ou traiter. En fait, la laparotomie est l’ouverture de l’abdomen pour introduire tout type d’outils chirurgicaux.

Sources de cet article :

[1] Il s’agit de l’accolement de deux organes habituellement libres l’un de l’autre. Il peut exister des adhérences entre côlon et grêle, grêle et paroi abdominale, foie et estomac, etc…

[2] Surgery for Appendicitis: Is It Necessary?

[3] Effectiveness of Patient Choice in Nonoperative vs Surgical Management of Pediatric Uncomplicated Acute Appendicitis

[4] Les Antibiotiques présentent une option sûre pour traiter des enfants avec l’appendicite aiguë peu compliquée

[5] Appendicite : une opération de moins en moins pratiquée

 

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boisard myriane
boisard myriane
5 années plus tôt

Bonjour, je suis abonnée à Alternatif Bien Etre depuis longtemps, mais j’aimerais profiter de ce livre récapitulatif des articles
Souvent je vois un cadeau de livre pour un nouvel abonnement et pas cette possibilité très intéressante
Dites moi si c’est possible d’acheter ces livres que vous offrez en cadeau…merci
Cordialement avec un grand merci pour vos articles et revues
Myriane B.

Santé Nature Innovation
Santé Nature Innovation
5 années plus tôt

Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
J’ai transmis votre message au service client, qui vous contactera au plus vite.
Bien cordialement,
L’équipe Santé Nature Innovation

JEAN GARABOUX
JEAN GARABOUX
5 années plus tôt

J’ai 85 ans et je suis en très bonne santé. Je pratique les affouages depuis quatre ans. En 2016, j’étais dans la forêt. J’ai eu soudain une très vive douleur en bas à droite dans le ventre, localisable du bout du doigt. Je me suis arrêté, assis sommairement, reposé une dizaine de minutes; la douleur avait disparu. J’ai remis la tronçonneuse en route et la douleur est revenue aussitôt, extrême douleur, presque inquiétante, dure. APPENDICITE ? J’ai coupé les gaz et me suis fait une onction abondante du mélange d’huiles essentielles qui fait ma trousse d’urgence : eucalyptus citronné, gaultherie… Lire la suite »

Lamagnere
Lamagnere
5 années plus tôt

Le monastère des bénédictines de ND de Wisques (Nord ) soigné par les plantes depuis des lustres ; j’ai connu en son temps Mère Antonia qui de façon constante évitait les opérations de l’appendicite au moyen de tisanes de bourrache.

Aoudia Meslem
Aoudia Meslem
6 années plus tôt

Mais dans toute ma documentation je retrouve cette même erreur voulue je pense ,le monde naturel parle de non antibiotiques sincèrement ya des trucs qui M échappent encore.

Deygas Jacqueline
Deygas Jacqueline
7 années plus tôt

Bonjour Je lis attentivement vos newsletter et autre magazines auquel je suis abonnée, j’apprécie vos bon conseils et vos recherches dans le domaine de la santé. aujourd’hui je lis l’article sur l’appendice et ne peux m’empêcher de réagir. J’ai moi même été opéré de l’appendicite quand j’étais enfant et il se trouve qu’avant cette opération j’étais très souvent malade ou fatiguée, et comme par miracle après l’opération je n’ai plus jamais attrapé la moindre infection, pas même un rhum pendant de nombreuses années. Aussi je suis perplexe quand à la fonction immunitaire de l’appendicite. De plus cette ablation a sauvé… Lire la suite »

THIMON
THIMON
7 années plus tôt

Bonjour, il me semblait qu’une laparotomie est l’ouverture de la paroi abdominale et la laparoscopie est le fait de voir l’intérieur de l’abdomen avec une caméra. Merci de me donner votre précision la-dessus.

Sarah
Sarah
7 années plus tôt
Reply to  THIMON

Bonjour Thimon, oui c’est plus ou moins ça. Je ne suis pas médecin mais il me semble que la grosse différence entre les deux est la taille de l’ouverture de la paroi abdominale, qui est beaucoup plus importante pour la laparotomie. La laparoscopie (ou cœlioscopie) n’implique que 3 ou 4 petites incisions: 1 au niveau du nombril pour faire passer une caméra et 2 ou 3 au niveau du bas de l’abdomen pour faire passer les trocarts par lesquels le chirurgien va passer ses instruments. Donc c’est une technique de diagnostic mais aussi de chirurgie moins “invasive” que la laparotomie.

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